"Le mystère de Lucy Lost"

Le mystère de Lucy Lost, Michael Morpurgo, 
éd. Gallimard Jeunesse, dès 12 ans.


Tout le monde connait le Titanic. Mais qui se souvient du Lusitania? Pourtant, ce fut l'un des plus rapides et des plus beaux paquebots de son temps, et son torpillage par un sous-marin allemand en 1915, alors qu'il transportait plus de 1200 civils, a contribué à impliquer les Etats-Unis dans la première guerre mondiale.



C'est cette part de la grande Histoire et le destin tragique de ces passagers qui ont inspiré à Morpurgo un roman d'aventure et de psychologie, un roman qui a le souffle des grandes fresques historiques et l'émotion des destins personnels. Un roman d'une grande intelligence et d'une grande finesse psychologique. 
Deux histoires se confrontent, côte à côte, avant de s'entremêler. Mai 1915, le marin Jim et son fils Alfie, trouvent abandonnée sur une minuscule île de l'archipel des Scilly (Cornouailles), une toute jeune fille blessée, fiévreuse, déshydratée et en état de choc. Le seul mot qu'elle arrive à prononcer est "Lucy". Qui est cette curieuse jeune fille qui ne parle pas? Comment, celle qu'on appelle désormais Lucy Lost, est-elle arrivée sur cet îlot désert? Comment y a t'elle survécu? Et cette couverture brodée au nom de "Wilhem", cet ours en peluche dont elle ne se sépare jamais? De quelle nationalité est-elle? Est-elle des nôtres ou vient-elle du pays ennemi? Mystère...

New York, mars 1915, Merry et sa mère s'apprêtent à rejoindre l'Angleterre. C'est là que le papa de la jeune fille, blessé sur le front, est hospitalisé. Toutes deux préparent leur voyage à bord du Lusitania et ce malgré les menaces allemandes parues dans la presse que la maman de Merry taxe de ragots voire de propagande. 
Le lecteur suit ces deux jeunes filles dont le destin décalé finit par ne faire plus qu'un. Les trous du puzzle effrité de la mémoire de l'une finissent par se remplir des éléments distillés de l'histoire de l'autre. Nous sommes emportés par ce double témoignage, riche d'éléments historiques et qui a dû susciter de nombreuses recherches, bien que ceux-ci n'alourdissent jamais le rythme de ce grand roman.  Roman qui nous parle avant tout de l'absurdité des guerres et de ses dommages collatéraux. Absurdité avec un grand A. 


"Les petites reines"

Les petites reines, Clémentine Beauvais, 
éd. Sarbacane, dès 12 ans.


Et bien, j'ai adoré! Pourtant, c'était mal barré... Non mais allez, t'as vu la couverture: argentée avec des boudins fushia qui volent et des étoiles jaunes fluo! Et le résumé en quatrième de couverture: On les a élues "Boudins de l'année" sur Facebook. Mais Mireille Laplanche et ses "boudinettes"... Mouais, bof! S'il n'y avait pas eu Frédérique pour me dire "Il paraît que c'est super" devant mon air dubitatif, je ne pense pas que je me serais lancée dans l'aventure. Grand mal m'en aurait pris! Je serais passée à côté d'un roman vraiment drôle et intelligent. J'ai eu trois fou-rires à la lecture du premier chapitre et je n'ai plus pu m'arrêter. Les petites reines c'est un Thelma et Louise version trois gros mousquetaires plus un paraplégique, une sorte de road trip mené tambour battant par trois mochetés à vélos et par un arabe en fauteuil roulant. Dis comme ça, c'est pas très sexy, évidemment! Oui, mais les trois mochetés sont des tornades et le handicapé un vrai soleil! Donc, un parcours improbable de trois lycéennes qui partent de Bourg-en-Bresse vendre des boudins-compote en pick-up-tricycle bidouillé afin de rallier Paris pour les fêtes du 14 juillet. Chacune ayant sa propre motivation : rencontrer son groupe fétiche, Indochine, pour Astrid, rendre à sa famille son honneur pour la jeune Hakima et son grand frère Kader et se faire reconnaître par son père biologique pour Mireille. Une sorte de défi personnel, de pied de nez aux imbéciles qui les ont élues les plus moches, un voyage revanche pour ces quatre courageux abîmés de la vie qui se meut en voyage initiatique!
Les petites reines est un roman savoureux, un roman plaisir grâce à l'humour décapant et à l'autodérision de Mireille, la narratrice. Mais c'est aussi un roman intelligent qui aborde des sujets plus sérieux, vieux comme le monde (la paternité, les dommages collatéraux des guerres, la disparité physique) et bien actuels (les réseaux sociaux et le harcèlement via le net). Les femmes du roman sont fortes, courageuses, drôles, attachantes et les hommes sont touchants au delà de leurs faiblesses. Un livre qui fait du bien aussi, avec une belle complicité qui se construit au fil des pages, des personnages qui se réparent et reviennent grandis. Donc, on n'hésite pas, on se précipite!

Au fil des pages:

"En maternelle, Malo était mon meilleur ami. A l'époque il n'était ni bête ni méchant. On rigolait bien (...) C'est le CM2 qui nous a un peu séparés. Il a trouvé des potes qui lui ont dit,Tain, Malo, ta copine Mireille, c'est un gros thon. Elle est moche comme un cul. Peu à peu, il s'est dit Tain mais c'est la vérité, j'ai pris des bains avec un gros thon. J'ai donné des claques de gants de toilette à une fille moche comme un cul. Et au collège, c'était plié. Premier jour de sixième, je me suis approchée de lui:
- Hello Malo!
Il était avec un groupe de mecs qui sentaient effroyablement le gel-douche Axe, celui où dans la pub on voit des filles à poil en train de se frotter de manière érotique avec des bouteilles dudit gel-douche Axe, alors que chacun sait que ça pique atrocement les parties génitales de se mettre du savon direct dessus.
Il a répondu:
- Ouai, quoi. Queskiya.
Moi: 
- Ben rien, juste hello! Ça roule? J'ai pas eu ma carte postale habituelle, cet été. T'es pas allé en Bretagne?
Lui:
- Mais kestumparles, espèce de grosse vache.
Moi:
- Meuuuuuuuuh!
Et je suis partie en galopant, après lui avoir tiré la langue.
Cela est - encore - un mensonge.
Je n'ai pas du tout fait "Meuuuuuuuuh", je ne suis pas partie drapée d'humour et de détachement, je suis juste restée plantée là, à écarquiller les yeux jusqu'à ce que mes globes oculaires tombent à l'intérieur de ma boîte crânienne, (...) et trois heures plus tard, quand l'infirmière scolaire les a récupérés avec une pince à escargot et les a remis dans mes orbites, j'ai retrouvé la vue dans un monde où j'étais devenue une grosse vache."

"Mimsy Pocket"

Mimsy Pocket et les enfants sans nom
Jean-Philippe Arrou-Vignod, 
éd. Gallimard Jeunesse, dès 12 ans.


Ce roman fait suite à Magnus Million et le dortoir des cauchemars. Ce deuxième opus peut être lu séparément car l'auteur distille les éléments qui permettent une pleine compréhension de l'histoire mais c'est clair qu'elle en devient plus savoureuse quand on en connait les prémisses. 
L'aventure commence avec Mimsy Pocket, inquiète face aux mystérieuses disparitions d'enfants des rues dans la capitale. Nous sommes dans le grand-duché de Sillyrie et un hiver glacial s'est abattu sur la région. Qui sont ces hommes-loups brutaux qui enlèvent les enfants? Et la femme en noir qui semble être leur patronne? Mimsy Pocket est agile et souple comme un chat, ce qui ne l'empêche pas de tomber entre leurs griffes. La voilà emmenée avec ses autres amis d'infortune à travers les blanches et froides forêts vers une destination inconnue.
Au même moment, quelque part dans un train, son ami Magnus Million a été chargé d'accompagner et de protéger le très jeune prince de Sillyrie. Ils cheminent ensemble jusqu'à un monastère haut perché pour y signer un traité de paix. La mission est plus périlleuse qu'il n'y paraît et face au complot qui se trame le conseil "ne fais confiance à personne" est plus que jamais d'actualité. 
Bientôt des fantômes du passé refont surface et le destin de Mimsy et de Magnus vont à nouveau se croiser. Conspirations, mensonges, révélations et suspens dans ce roman d'aventure. Du mystère aussi, des émotions fortes, des personnages attachants et une belle écriture au langage soutenu. 
Le passage du jeu de l'oie entre le jeune prince et son ennemi est un morceau d’anthologie

"Premier matin"

Premier matin, Fleur Oury, 
éd. Les fourmis rouges, dès 3 ans.


Le plus mignon des albums sur ce grand moment que représente la première fois qu'un enfant va à l'école. Petit ours a tellement peur, il ne veut passe lever, il ne veut pas y aller, il a fait des cauchemars: et si il oubliait son cartable, se faisait gronder, se retrouvait tout seul? 


Grand ours est là pour le rassurer avec une tendresse infinie, pour lui montrer que l'école c'est aussi le lieu où apprendre à peindre, jouer, lire et grandir. 


Tout au long du chemin à travers la forêt, Petit ours s'apaise et quand il arrive, avec les autres enfants animaux, il est prêt! 


Les dessins aux feutres de Fleur Oury sont aussi doux et tendres que les câlins de Grand ours, la forêt est colorée et chatoyante. Apaisante aussi, comme les paroles de miel du parent qui, en toute complicité, parvient à calmer les appréhensions de son petit face au "premier matin".

"Oups!"

Oups!, Suzi Moore & Russell Ayto, 
éd. Kaléidoscope, dès 3 ans.


Imaginez un chien qui ne sait pas aboyer, un chat qui ne sait pas miauler et une souris qui ne sait pas couiner. Ce n'est pas très classe... Qu'est-ce qu'on fait alors? Et bien, on va voir la sorcière! Oui mais... la sorcière est très sympa mais sa mémoire de formules magiques, c'est pas trop trop ça... Résultats mitigés (oups!) et formules de plus en plus explosives (aïe!) pour un final presque parfait (re-oups!). Vraiment drôle et super à raconter avec possibilité d'effets spéciaux gestuels et sonores (hi!).

"Nous, quand on sera grands"

Nous, quand on sera grands
Jean Leroy & Matthieu Maudet, 
éd. L'école des loisirs, coll. Loulou & Cie, dès 2 ans.


Un grand secret y est révélé: l'origine du mal! Ou plutôt pourquoi le grand méchant loup est-il méchant? Tout ça vient d'un traumatisme d'enfance évidemment! Vous savez, quand les trois petits cochons et le petit chaperon rouge ne faisaient rien que de dire des choses méchantes sur lui. Un petit délice d'album, comme toujours avec Leroy et Maudet, qui détourne les contes avec humour pour les plus petits.

Déjà l'automne 2015!

L'été s'en va doucement et les fées des sous-bois 
jouent avec le cerf, l'ours et le chat...






L'automne est déjà là, 
les feuilles se parent de tons chauds et tombent. 
C'est la saison des biches et des ours!





L'automne ce sont les raisins violets, 
les princesses et les sorcières...





"Animaux surprises"

Animaux surprises
Gilbert Legrand, éd. Sarbacane.


Franchement, les mots font pâle figure devant ces objets du quotidien, vous savez, ceux qu'on ne prend même plus la peine de regarder. Et pourtant, grâce à la magie de l'imagination et aux doigts agiles de Gilbert Legrand (Le Grand Show des petites choses), ils finissent en pures images poétiques et en drôle d'animaux. Un petit album carré et tout cartonné pour apprendre à reconnaître les animaux même lorsqu'ils se cachent dans un entonnoir! On adoooore!




"Ticho l'artichaut"

Ticho l'artichaut, Benoît Charlat, 
éd. L'école des loisirs, coll. Loulou & Cie.


Pas toujours facile d'avouer ses sentiments pour les petits bouts de choux... C'est comme Ticho, impossible de dire à Matmat la tomate que son petit cœur fond pour elle. Tous les légumes du potager l'encouragent mais rien à faire, dès que la belle rouge passe devant lui, aucun mot ne sort. Alors, Ticho se met à nu, il tombe ses feuilles et dévoile son cœur d'artichaut et là, Matmat... et bien vous verrez!

"Le panier à pic-nic"

Le panier à pic-nic
Gabriele Rebagliati & Susumu Fujimoto, 
éd. Grasset Jeunesse, dès 3 ans.


Bon, cet album-là, c'est vraiment un petit bijou! Une petite fille solitaire, perdue qui découvre un jardin, qui se l’approprie avant de réaliser que les merveilles qui y poussent viennent de l'amour qu'y met un homme. Alors, comme un petit animal sauvage, elle observe l'homme, elle le guette, elle vole sa nourriture. Tous les mets du panier à pic-nic sont délicieux et elle sent que quelqu'un les a préparés avec amour pour l'homme. 



Elle décide de lui rendre la pareille et un petit rituel s'installe. Les deux êtres s'apprivoisent en silence, l'homme qui construit sa maison, la petite fille telle une renarde qui se cache et regarde.


Et puis, une femme rejoint l'homme et les paniers à pic-nic disparaissent. Et puis, un cri de nouveau né retentit dans la maison et la petite fille sait que ce n'est pas la fin de leur complicité secrète, non... c'est le début d'une autre vie et elle en fera partie. 
Une histoire toute en subtilité, douceur, une histoire sur la pointe des pieds qui met du baume au cœur. Une illustration à la fois franche et surannée qui nous emmène loin au pays de l'enfance. Un petit bijou, je vous dis!  


Grandes vacances 2015

Vive la piscine!




Fonds marins et sirène.





La mer aussi...



Et les Tropiques!!






C'est le printemps 2015!

Déjeuner sur l'herbe...


Le jardin aux insectes.


Petit jardinage.


Hommage en jaune et rouge à Claude Ponti.



Souvenirs d'un blanc Noël 2014

La Belle des neiges et la bête...


Au pays de Bambi.


Père Noël aussi.


Douce biche et petits hiboux.